[Chronique] À la recherche des Ships disparus - Une citadine à la ferme

Posté le 25/08/2023 à 14h00 par Acylius

Bonjour tout le monde !

Après quelques semaines de vacances bien méritées (dans les bureaux du Poney Blanc aussi, la chaleur est écrasante), nos deux fidèles petites mascottes, Brave et Ruban, reprennent leur exploration des ships perdus. Rappelez-vous : en voulant faire un peu de rangement dans les archives, ils ont trouvé à la cave un tas de caisses poussiéreuses remplies d'étranges histoires… Les ships non retenus pour le Supermane Ships !

Après Braeburn et Zephyr Breeze la première fois et Braeburn (il a du succès) et Câlinarbre celle d'après, quel couple étonnant vont-ils découvrir aujourd'hui ?

Une citadine à la ferme

Brave jette un regard médusé aux piles de papier qui s'amoncèlent autour d'eux, sur le sol poussiéreux de la cave.

Brave : Il y en a encore des dizaines !

Ruban : Oui, c'est merveilleux ! Regardons vite celui-ci !

Elle attrape la feuille suivante, les yeux brillants d'impatience. Brave jette un regard par dessus son épaule.

Brave : Encore ce Braeburn ? Mais ils l'ont mis dans toutes les histoires, ou quoi ? Il en a eu combien, des petites copines ?

Ruban : Jaloux, va ! Tiens, regarde, cette fois c'est avec un personnage que je ne connais pas. Mégaradash, ça te dit quelque chose ?

Brave : Je pense que oui. C'est une version alternative de Rainbow Dash qui n'apparaît que dans un épisode. Un genre de Rainbow Dash chic qui vivrait à Canterlot, si je me souviens bien.

Mais Ruban n'écoute déjà plus, plongée dans la lecture de cette histoire passionnante.

Mégaradash est en visite à Appleloosa pour ses vacances – enfin, elle était censée se rendre à la Baie de Lune, mais on s'est trompé sur son billet. La faute à ces empotés d'employés des chemins de fer, naturellement, et surtout pas à elle. Ce n'était pas elle qui s'était trompée de quai, c'étaient les panneaux d'affichage qui étaient tous faux, nuance ! Comme si elle, la coqueluche de Canterlot, était du genre à se tromper !

Larguée dans cette ville de bouseux, sans moyen de retour avant des semaines, elle est de passablement mauvaise humeur. Pas le moindre salon de thé digne de ce nom pour se pavaner, pas la moindre boutique de luxe où étaler ostensiblement son pouvoir d'achat, pas la moindre galerie d'art où elle pourrait bruyamment se faire passer pour un poney cultivé, pas le moindre casino où gaspiller inconséquemment la fortune familiale en faisant semblant de comprendre les règles du jeu, pas le moindre restaurant chic où elle pourrait se défouler en humiliant les serveurs. Mais comment des gens pouvaient-ils vivre toute l'année dans un trou pareil ?

Elle se contente, faute de mieux, de faire de grands et visibles allers-et-retours au milieu de la seule rue de la ville, sa crinière impeccable et sa robe impayable se chargeant un peu plus de poussière à chaque passage. C'est alors que, depuis l'autre côté, Braeburn, toujours en train de se remettre de sa rupture avec Phyllis (une longue histoire), lève les yeux sur elle, et le temps s'arrête. Tous les autres poneys semblent se figer, le vent cesse de souffler, suspendant dans les airs les boules d'herbes séchées qui roulent.

Mégaradash, médusée, voit alors approcher ce bouseux avec son chapeau, qui la regarde avec fascination. C'est clair qu'il n'a jamais dû voir quelqu'un d'aussi distingué de toute sa vie ! Ce paysan avec ses airs de cow-boy élevé dans une grange… Ce paysan musclé à la sauvage crinière et au beau chapeau… Ce poney aux magnifiques yeux verts, au sourire enjôleur… Ce bel étalon si plein de charme qui s'approche d'elle…

Il lui faut quelques secondes pour se rendre compte qu'il vient de lui parler, comme si elle avait eu du coton dans les oreilles. Elle a vaguement compris qu'il lui propose de la guider, vu qu'elle a l'air perdue. Et même, si nécessaire, de l'héberger, vu que plus aucun train ne partira d'Appleloosa aujourd'hui.

Elle est d'abord réticente, mais elle n'a pas de meilleure option et s'y résout… En se faisant prier juste ce qu'il faut, comme il se doit. Lors de leur conversation autour d'un dîner frugal, Braeburn lui apprend qu'il est non seulement un Apple – donc une des plus anciennes familles d'Équestria – mais qu'il descend aussi par sa grande-tante Reine Reinette de la noble Duchesse de Fuji, née Verdoyance. Mégaradash est bluffée lorsqu'il lui montre l'arbre généalogique qu'il garde dans un tiroir. La discussion porte sur les vastes domaines forestiers de la famille de Verdoyance, qui avait renoncé à la vie mondaine pour se consacrer à la botanique…

Mégaradash n'en revient pas. Ce paysan – pardon, ce séduisant étalon des champs aux muscles parfaitement sculptés et au teint parfaitement doré par le labeur et le soleil des grandes plaines – est lié à plusieurs des plus nobles familles du royaume ! Comme quoi…

C'est alors que Braeburn devient tout triste. Il s'excuse et mentionne en passant que ça lui fait penser à sa dernière relation. Mégaradash – qui naturellement ignore que la « relation » en question était avec une plante – lui demande si elle était botaniste aussi.

Braeburn : En quelque sorte… fait-il en riant tristement. Elle était toujours si à l'écoute… et elle avait un feuillage (Mégaradash croit qu'il s'agit d'un jargon paysan pour dire « crinière » ou « robe » et n'est que modérément étonnée) si vert, si éclatant !

Il remarque alors que le vert dans la crinière de Mégaradash correspond assez. Son sabot s'avance discrètement.

Braeburn : Un peu comme le vôtre, en fait…

Ils se rapprochent, les yeux de l'un dans ceux de l'autre…

Finalement, se dit Mégaradash, je vais peut-être rester ici plus longtemps que prévu !