[Chronique] À la recherche des Ships disparus - Le silence est d'or

Posté le 08/12/2023 à 14h00 par Acylius
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Noire Rarity [+Timelapse] de Pony-Stark

Bonjour tout le monde !

Hélas, cela devait bien arriver un jour : nous avons découvert presque tous les ships non retenus de la dernière édition du Supermane Ships. Des histoires écrites, je vous le rappelle, par VOUS, fidèles lecteurs du Poney Blanc. Vous nous en aviez envoyées plus qu'il n'était nécessaire pour le jeu, mais comme il aurait été dommage que les histoires non sélectionnées tombent dans l'oubli, le Poney Blanc a chargé ses deux mascottes, Brave et Ruban, de plonger dans les archives pour nous faire découvrir celles qui n'avaient pas été utilisées.

Aujourd'hui, le moment est venu de découvrir la dernière d'entre elles. Quelles surprises nous réserve-t-elle ?

 

 

Le silence est d'or

Dans la cave de la rédaction du Poney Blanc, tous les ships sont désormais triés, catalogués et soigneusement empilés. Tous sauf un. Au milieu de ce méticuleux empilement de papier, Brave et Ruban plongent leur regard au fond de la caisse, où se trouve la dernière histoire. Ils se regardent, l'air un peu anxieux, puis Ruban plonge la patte et attrape le dossier. L'histoire parfaite qu'ils cherchent depuis des semaines est-elle là, entre ces pages ? Elle inspire un grand coup, puis commence à lire.

 

Shining Armor : Et blablabla ma chérie, et blablabli mon amour, et blabablu mon adorable sucre d'orge en guimauve...

La Princesse Mi Amore Cadenza n'en pouvait plus.

Au début, c'était charmant ; c'était même une des choses qui l'avaient séduite. Un flot ininterrompu de compliments, de mots tendres, de petits noms... Plus tard, passé la phase de flirt, ça avait été les poèmes, les sérénades et les déclarations au balcon. Alors oui, ça faisait partie du jeu, ça avait l'air de beaucoup lui tenir à cœur et ça restait charmant, alors bon... Et pour finir, il y avait eu les discours, à la moindre occasion. Des discours devant leurs amis, devant leurs familles, devant leurs invités... Et pendant le mariage, évidemment. Impossible d'y échapper. Mais ensuite...

Mais ensuite, ça avait quand même continué. Un flot continu, intarissable, inextinguible de paroles qui faisaient toutes l'éloge de sa beauté, de sa bonté et de ses qualités innombrables, elle dont il avait l'immense privilège et la chance incroyable d'être le mari. Et ça ne s’arrêtait jamais, du matin au soir, à chaque minute, tout le temps, partout. Quelle pipelette !

Cadence : Chéri, s'il te plait... tais-toi un peu.

Comme à chaque fois qu'elle lui demandait ça, il la regarda avec le même air ahuri que si elle lui avait proposé d'aller faire un pique-nique sur Mars, puis se remit aussitôt à parler.

Shining Armor : Mais mon sucre d'orge roudoudou d'amour lumière de ma vie colombe de bonté rayon de soleil prunelle de mes yeux...

Et c'était reparti. La princesse soupira.

Cadence : D'accord. Bon, chéri, je dois aller faire une course. Reste donc ici, je n'en ai pas pour longtemps.

Shining Armor : Tout ce que tu voudras ma gazelle en miel, mon oiseau en sucre, ma colombe en...

Raaaah !

Elle descendait déjà les escaliers de cristal du château, en direction de la place, au centre de l'Empire. Évidemment, elle n'avait aucune course à faire, elle voulait juste échapper au moins quelques minutes à ce moulin à paroles. Alors que les gardes se mettaient au garde-à-vous et que les mamans la montraient du sabot à leurs enfants (regarde, mon chou, c'est la princesse !), elle s'engagea d'un pas décidé dans une des rues, histoire d'aller prendre l'air.

Marchant d'un pas ferme et évitant tout poney susceptible de vouloir lui parler, elle avançait tête baissée, regardant à peine où elle allait.... et heurta violemment et de plein fouet un mur de briques qui se trouvait là. Du moins, elle crut un instant que c'était un mur de briques, vu que ça en avait la dureté et la couleur. Mais en réalité, c'était un solide poney terrestre, avec une crinière orange et une sorte de gros harnais autour du cou pour accrocher une charrue. Bizarre de porter une chose pareille en ville. Le choc de la collision avait projeté Cadence à terre, mais lui n'avait pas bougé d'un poil. Il la regarda avec étonnement, étalée les quatre fers en l'air devant lui, puis tendit une patte pour l'aider à se relever.

Cadence : Merci... fit-elle en se frottant la crinière. Je ne regardais pas où j'allais.

Les muscles fermes et puissants de l'étalon la tirèrent et la remirent debout sans aucune difficulté. Tant de force... Seuls les terrestres étaient bâtis comme ça. Les poneys de cristal, eux, étaient tous si fragiles et délicats... Mais il s'était déjà remis au travail. Il était occupé à décharger une charrette de caisses de pomme sur le seuil d'un magasin de fruits. La charrette occupait tout le milieu de la rue.

Cadence : Euh... vous ne devriez pas bloquer la route comme ça. Vous entravez la circulation.

Pour toute réponse, il se contenta de désigner les caisses déjà empilées, signe qu'il avait presque fini. Cadence commençait à être agacée.

Cadence : Et puis, vous pourriez au moins vous excuser de m'avoir fait tomber. On dit "désolé", quand on est poli !

Il la regarda d'un air las, puis haussa les épaules et déchargea sa dernière caisse. Cadence sentit les crins se dresser en pagaille hors de sa crinière. Non mais quel mufle ! Savait-il au moins qui elle était ?

Cadence : Dites-donc, espèce de malotru, est-ce que vous savez au moins à qui–

Alors qu'elle levait la patte pour pointer son sabot sur lui, il leva la sienne et bloqua son mouvement. Sa patte coincée dans la sienne, Cadence ne pouvait plus bouger. Elle réalisa alors qu'il se tenait tout près d'elle, son visage à quelques centimètres seulement du sien, à la merci de ses pattes musculeuses et fermes... Elle sentit le rouge lui monter au visage.

Cadence : Euh... je suis désolée, je...

Mais au lieu de la laisser parler, il lui posa un sabot sur les lèvres pour la faire taire.

Big Macintosh : Vous parlez trop.

Ces trois mots résonnèrent comme un écho infini dans l'esprit de Cadence. Parler trop, parler trop, parler trop... Roudoudou d'amour, sucre d'orge, colombe gracieuse... Parler trop, parler trop... Rayon de lumière, soleil de ma vie, prunelle de mes yeux... Parler trop, parler trop... TROP !

Cadence : Chéri, la ferme !!!

Il lui fallut plusieurs secondes pour se rendre compte qu'elle avait crié ça à haute voix. Le temps semblait s'être arrêté. Elle était toujours là, entre les sabots de ce beau et délicieusement silencieux terrestre rouge. Pas besoin de mots, il avait tout compris. Avec une incroyable facilité, il la hissa dans la charrette, s'attacha pour la tracter et s'en repartit vers la campagne, sa nouvelle chérie en guise de bagage.

Cadence soupira d'aise. Peu importe où son nouveau Roméo l'emmenait, elle allait, pour une fois, pouvoir profiter du voyage... en silence !

 

 

Brave : Donc, si j'ai bien compris, Cadence plaque son mari pour un parfait inconnu ?

Ruban : Quelle audacieux coup de théâtre !

Brave : Mais c'est la princesse de l'amour, elle ne peut pas faire ça !

Ruban : Dis-toi que c'est un coup de foudre.

Brave : C'est immoral ! Je refuse que le dernier ship se finisse comme ça !

Ruban : Au contraire, c'est la fin parfaite ! La princesse de l'amour elle-même s'en va vers de nouvelles aventures, créer de nouveaux couples et faire naitre de nouvelles idylles aux quatre coins d'Equestria, tel Lucky Luke s'en allant vers le soleil couchant...

Brave : Les poneys ne sont pas censés savoir qui est Lucky Luke.

Ruban hausse les épaules, comme si ça n'avait pas d'importance. Elle jette un regard autour d'eux. Les caisses vides sont empilées près de l'escalier, tandis que les piles de dossiers sont soigneusement alignées le long du mur. Avec solennité, elle place cet ultime ship sur la pile adéquate, puis Brave et elle remontent les marches vers la lumière du jour, la tête remplie de tous les couples étonnants qu'ils ont découverts ici.

Lequel ont-ils préféré ? Lequel ont-ils trouvé le plus réussi, le plus surprenant, le plus émouvant, le plus bizarre, le plus audacieux ? Et vous, chers lecteurs, qu'en avez-vous pensé ?

En vous remerciant pour toutes les histoires étonnantes que vous nous aviez envoyées et en espérant que vous avez pris plaisir à les (re)découvrir, et à la prochaine fois !

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