[Des Lumières sur la Toile] #10 – Cendrillon 3 : Le Sortilège de Cendrillon

Posté le 24/05/2023 à 14h00 par Acylius
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Vous n'y croyiez pas, n'est-ce pas ? D'abord, parce que vous ne saviez probablement même pas qu'il y avait eu un Cendrillon 2, et ensuite, parce que Cendrillon 3, quoi ! Il faut dire qu'entre les bouses infâmes, les totalement oubliables et les tout juste correctes, les suites Disney ont rarement fait parler d'elles en bien. Mais de quoi s'agit-il exactement ?

 

Préambule

Entre 1994 et 2008, la firme aux grandes oreilles a produit environ une trentaine (oui, une trentaine !) de suites à ses classiques d'animation, sans compter les films Clochette, Planes et les multiples suites de Winnie l'Ourson. Tous ces films ont été réalisés par Disneytoon Studios, un des studios satellites du groupe, qui a d'ailleurs fermé ses portes en 2018. Ces suites ne sont donc pas des classiques, ce prestigieux label étant réservé aux films réalisés par Walt Disney Pictures, le studio historique de la firme. Niveau qualité graphique, ça varie entre le franchement moche et le plutôt pas mal, en fonction du budget. Une seule de ces suites, Bambi 2, a reçu les honneurs d'une sortie au cinéma, toutes les autres étant sorties directement en VHS ou DVD.

Mais rassurez-vous, celle d'aujourd'hui fait partie du haut du panier ; du tout haut, même. Sortie en 2007, c'est l'une des toutes dernières de la liste. Au programme aujourd'hui : l'inattendu, l'audacieux et le surprenant Cendrillon 3 !

 

Résumé

Cela fait maintenant un an que Cendrillon et son Prince (qui n'a toujours pas de nom) filent le parfait amour. De leur côté, la méchante belle-mère (qui n'en a toujours pas non plus) et ses deux affreuses filles, plus jalouses que jamais et désormais privées de leur bonniche, ruminent leur mécontentement et leur désir de vengeance. Et leur souhait va être exaucé car, par un improbable concours de circonstances, la marâtre met par hasard la main sur… la baguette magique de Marraine la Bonne Fée !

« Cette baguette, c'est la richesse, le pouvoir… la vengeance ! »

Au lieu de bêtement s'en servir pour foudroyer Cendrillon et la changer en crapaud, la détestable belle-mère va concocter un plan bien plus vicieux : remonter le temps pour faire en sorte que ce soit Anastasie, une de ses filles, qui enfile la pantoufle et vive le conte de fées.

« Ça alors, elle lui va ! »

C'est donc Anastasie qui est déclarée fiancée du Prince, et le mariage aura lieu le soir-même, bien entendu. Cendrillon est anéantie, mais elle n'a pas dit son dernier mot. Elle s'infiltre au palais pour retrouver le Prince mais celui-ci, victime du sortilège qui a fait remonter le temps, ne la reconnait pas.

Quel drame !

Mais ce n'est que le début ! Face à la persévérance de Cendrillon, la marâtre est prête à tout pour s'assurer que ce soit bien sa fille et personne d'autre qui épouse le Prince, et avec la baguette en sa possession, rien ne semble pouvoir l'arrêter. De son côté, Anastasie, initialement ravie d'enfin vivre son rêve, finit par se demander s'il est vraiment juste de l'obtenir de cette manière… Comment tout cela finira-t-il ?

Pas si bête et méchante que ça, au fond.

 

Analyse et commentaire

Quand j'ai lu le synopsis pour la première fois, je n'y ai pas cru. Un truc pareil, ça ne pouvait pas être vrai… Homme de peu de foi que j'étais ! Il y a tout : un scénario complexe pile ce qu'il faut, un brin de comédie mais pas trop, des rebondissements, des larmes, de l'action, du suspense… Ceux qui l'ont vu se rappelleront certainement la scène de la citrouille vers la fin, un des moments forts du film.

Cette fois, c'est pas pour aller au bal !

Parlons personnages, maintenant. Cendrillon, loin de l'image de damoiselle en détresse qui colle à la peau des autres princesses, est depuis le premier film un modèle de stoïcisme, de persévérance et d'optimisme, qualités grâce auxquelles elle brille toujours autant. Son cher et tendre Prince, presque un figurant dans le premier film, se révèle quand à lui être un extraordinaire gentleman doublé d'un homme d'action d'une impressionnante efficacité. Même son père le Roi, bouffon autoritaire et ridicule dans le premier film, révèle ici son côté sensible et bienveillant.

Mais comme on s'y attendait, c'est la machiavélique marâtre qui vole la vedette à tout le monde. Toujours aussi délectablement détestable, elle est ici plus redoutable que jamais, touchant son objectif du doigt et prête à tout pour ne pas laisser la victoire lui échapper à nouveau.

« Oh, et… ramasse ce verre brisé. »

Et Cendrillon 2, dans tout ça ? Sorti en 2002, il ne s'agit que d'une compilation de courts-métrages sans intérêt racontant la vie quotidienne de Cendrillon après son mariage, on peut donc largement embrayer sur Cendrillon 3 sans l'avoir vu. Ouf !

 

Conclusion

Quand on se rappelle les massacres qu'avaient été certaines des suites Disney précédentes, on a du mal à croire ce qu'on a devant les yeux en regardant celle-ci. Cendrillon 3, énième et improbable direct-to-video que personne n'avait demandé, est un film étonnant, certes un peu stupide quand on y pense, mais réalisé avec sérieux et talent. Si vous aimez les surprises, jetez-y donc un œil !

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