[Des Lumières sur la Toile] #14 Interstella 5555

Posté le 21/06/2023 à 14h00 par Anima
 1    

Bien le bonjour à tous ! Pour mon premier article parlant de film d'animation, je vais revenir sur un film dont beaucoup d'enfants de la fin des années 90 ont vu un jour un extrait sans savoir qu'il y avait tout un film derrière. Il s'agit d'Interstella 5555.

Synopsis

Sur une autre planète, un groupe de musique composé d'êtres à la peau bleue joue un énorme concert rassemblant quasiment toute la population. Tout le monde s'amuse, l'ambiance est au rendez-vous et même les agents en poste à la surveillance de la planète regardent le concert à la télévision et ne voient pas le vaisseau qui s'en approche. De ce vaisseau vont sortir des hommes masqués qui vont endormir tout le monde dans la salle de concert et kidnapper, non sans soucis, le groupe de musique.

Ces derniers vont être amenés sur Terre, changés en humain et mis sous le contrôle de Earl de Darkwood, un producteur qui va les faire jouer sous le nom de Crescendolls, afin de faire d'eux sa poule aux œufs d'or et atteindre un autre but mystérieux. En même temps, sur leur planète d'origine, un signal d'alerte est lancé et un astronaute fan du groupe va se mettre en route afin de les sauver du manager diabolique.

Tout le monde s'amuse bien quand des individus ne viennent pas kidnapper le groupe qui joue.

Autour du film

À l'origine de ce film se trouve non pas un livre ou une bande dessinée, mais un album de musique, un certain "Discovery" du duo français Daft Punk sorti en 2001. Je ne sais pas si vous connaissez, c'est probablement un des albums les plus importants des années 2000 et une pure merveille, si vous ne l'avez jamais écouté, je le recommande. Enfin bref, très tôt dans la création de l'album, l'idée de l'accompagner d'un film a pointé le bout de son nez. Au début, il devait s'agir d'un film en live action de science-fiction parlant du monde de l'industrie musicale, mais l'idée d'un film live fut très vite écartée pour partir sur de l'animation, et le groupe choisit d'avoir une animation proche des œuvres de Matsumoto Reiji (grand monsieur du manga et de l'animation japonaise, malheureusement décédé en février dernier), auteur notamment d'Albator qui a marqué l'enfance des Daft Punk.

Après qu'un script ait été écrit par le groupe et qu'une réunion à la Toei avec Matsumoto ait été organisée, la production du film commença en octobre 2000 avec Matsumoto en superviseur des visuels et Kazuhisa Takenouchi (réalisateur derrière pas mal d'épisodes de Dragon Ball) en réalisateur, et se termina en avril 2003 avant de sortir officiellement en décembre de cette année.

Mon petit avis

J'adore Interstella 5555, je ne vais pas vous le cacher. D'une part, la bande-son du film est incroyable (mais bon c'est l'album Discovery en entier donc forcément), et même si on n'est pas sur un montage qui colle parfaitement avec la musique (n'est pas Edgar Wright qui veut), chacune colle plutôt bien avec l'ambiance voulue entre la course poursuite d'Aerodynamic, le grand concert ponctué d'un sauvetage sur Superheroes ou même le mystère sur Veridis Quo (meilleur moment du film pour ma part). 


Par contre, s'il y a une chose qui m'a marqué et que j'adore de tout mon cœur dans ce film, c'est sa fin. Alors pas besoin de fuir si vous ne l'avez jamais vu, se la faire spoiler ne va pas vous gâcher le film. En gros, une fois les personnages de retour au bercail, le film transitionne du noir de l'espace au noir d'un vinyl tournant sur une platine, autour duquel sont disposés des jouets à l'apparence familière. La platine est dans la chambre d'un garçon qui dort. On comprend alors que tout ce qu'on a vu était issu de son imagination.

Alors je sais, aujourd'hui finir une histoire sur un "en fait tout était dans sa tête" c'est plutôt mal vu et considéré comme un twist un peu cheap. Mais pour le coup ici, il renouvelle totalement le propos du film. D'une histoire qui nous parle en sous texte de l'industrie musicale, on passe à une invitation à se laisser porter, prendre la musique comme trame pour y poser ses propres histoires. Et étant une personne qui recherche énormément l'évasion quand j'écoute de la musique, c'est un propos auquel je suis particulièrement sensible.

Donc voilà, en plus d'être un très chouette objet visuel avec une bande-son parfaite (je ne le répéterai pas assez, mais Discovery de Daft Punk est un chef-d'œuvre), Interstella 5555 est un film d'animation bien plus profond et touchant que sa qualité de clip d'une heure peut laisser paraitre. 

Commentaires