[Poney Pique-Selle] Civilization VI

Posté le 30/10/2023 à 14h00 par Acylius
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Bonjour tout le monde !

On dirait une histoire écrite par un historien fou. Trajan, Empereur de Rome, envoie son aviation bombarder Londres, capitale de l'Espagne, prise deux siècles plus tôt à la Reine Victoria par Philippe II. Pendant ce temps-là, à Tenochtitlan, les Aztèques terminent la construction de la Tour Eiffel, tandis que Périclès d'Athènes assiste avec fierté au lancement de la première fusée grecque en direction de la Lune. Sans oublier Gandhi, qui met la dernière main – pacifique, bien entendu – à son programme nucléaire…

Et bien tout ça est possible, grâce au jeu extraordinaire que nous vous présentons aujourd'hui : Civilization VI.

 

De l'âge de pierre à la conquête spatiale

Civilization VI, sixième opus de la célèbre série créée par Sid Meier en 1991, est un jeu de stratégie/gestion au tour par tour sorti en 2016. Le principe : vous jouez le dirigeant d'une des grandes civilisations du monde. Au départ insignifiante bourgade du Néolithique, vous allez devoir développer et étendre votre empire, découvrir de nouvelles technologies, de nouvelles doctrines culturelles, exploiter des ressources, aménager votre territoire et, évidemment, gérer vos relations avec les empires voisins, tantôt alliés, tantôt rivaux, tantôt ennemis mortels… Qui dominera le monde ? Qui imposera sa culture aux autres ? Qui sera le premier à s'envoler vers les étoiles ? L'avenir de l'Humanité est entre vos mains !

Ce qui fait le sel de ce jeu ? Personnellement, ce que je préfère, c'est son côté complètement anachronique. Le jeu permet de jouer la plupart des grandes civilisations de l'histoire du monde, des plus anciennes (Sumériens, Babyloniens, Phéniciens...) aux plus récentes (États-Unis, Russie, Australie...) et permet donc de faire se côtoyer, s'allier ou se battre des peuples qui, en réalité, ont vécu à des millénaires d'écart et des dizaines de milliers de kilomètres de distance.

De gauche à droite : Victoria d'Angleterre, Cléopâtre, Hôjô Tokimune (régent du Japon), Qin Shi Huang (premier Empereur de Chine) et Théodore Roosevelt (président des États-Unis).

 

Jouez qui vous voulez, comme vous voulez

À l'heure actuelle, en tenant compte des diverses extensions, on peut choisir entre cinquante civilisations, issues de tous les continents et de toutes les époques. Chacune a ses propres caractéristiques, qui modifient de manière plus ou moins importantes la façon de jouer et la stratégie à adopter pour espérer l'emporter. Car on peut gagner de bien des façons dans Civilisation VI. Il y a cinq types de victoires :

  • militaire : conquérir toute la planète
  • scientifique : être le premier à coloniser l'espace
  • culturelle : remplir ses musées d'œuvres d'art et attirer les touristes
  • religieuse : fonder une religion et l'imposer au monde entier
  • diplomatique : se faire élire à la tête du Congrès Mondial

Certaines civilisations ont des atouts qui favorisent clairement un type de victoire plutôt qu'un autre (militaire pour les Romains, scientifique pour la Corée, religieuse pour la Russie, culturelle pour la France...) alors que d'autres sont plus flexibles et vous permettront de vous orienter vers différents types de victoire en fonction du contexte.

En route vers les étoiles !

 

Un monde rempli de merveilles

Mais que serait un jeu de stratégie historique sans Merveilles ? Tout comme ses prédécesseurs, Civilisation VI vous permet de construire de nombreuses Merveilles tout au long de votre partie, des classiques Sept Merveilles du monde antique à celles du Moyen-Âge (Sainte-Sophie, le Mont Saint-Michel, Angkor Vat, Chichén Itzá...), de la Renaissance (Saint-Basile, le Taj Mahal, la Cité Interdite…) et des époques industrielles et contemporaines (la Statue de la Liberté, le Bolchoï, l'Opéra de Sidney…)

La construction d'une Merveille est longue et empêche la ville dans laquelle vous la bâtissez de construire d'autres infrastructures pendant la durée des travaux, mais chaque Merveille vous apporte des bonus uniques qui, en fonction du type de victoire que vous visez, peuvent clairement faire la différence et valoir l'investissement.

Pékin, ses célèbres Pyramides, sa fameuse Tour Eiffel et son emblématique Big Ben.

 

Ambiance, graphismes et musique

Autant Civilization V, l'opus précédent, se voulait sérieux et austère, autant Civilization VI se veut amusant et haut en couleurs. La carte est colorée, les unités et les bâtiments ressemblent presque à des jouets et les dirigeants de certaines civilisations ont des bobines et des mimiques particulièrement cartoonesques.

Ce gars-là, en particulier. Il est complètement marteau !

Cerise sur le gâteau, chaque dirigeant parle dans la langue de sa civilisation d'origine. Périclès parle grec ancien, Trajan parle latin, Saladdin parle arabe... Heureusement, les dialogues sont sous-titrés. Prends-en de la graine, Humankind !

Par ailleurs, chaque civilisation a son propre thème musical, qui évolue au fil des époques. Simple mélodie jouée à un ou deux instruments à l'ère antique, il se complexifie et s'étoffe aux ères suivantes pour atteindre l'apothéose aux ères industrielle puis atomique, où c'est l'orchestre symphonique tout entier qui s'y met. Personnellement, mes préférés sont ceux des Mongols, de la Russie et de Babylone, que je trouve somptueux.

 

Mieux que Civilization V ?

Plus coloré, plus amusant, des stratégies et des civilisations plus variées… À première vue, Civilization VI est supérieur à Civilization V en tous points. Sauf que pas tout à fait.

Le gros problème de Civilization VI, c'est le système de doctrines culturelles. À mesure que vous progressez dans l'arbre culturel, vous débloquez de nouvelles politiques qui vous permettent d'orienter votre empire dans une voie plutôt qu'une autre (une monarchie théocratique, une oligarchie basée sur l'argent, une dictature fasciste, une démocratie libérale…) L'ennui, c'est qu'il y a beaucoup trop d'options et qu'on peut passer de l'une à l'autre beaucoup trop facilement.

Le système de doctrines culturelles de Civilization V, plus rigide et moins éparpillé, était beaucoup plus cohérent. Une fois votre empire devenu un état communiste, une théocratie ou un bastion conservateur, il y était naturellement très difficile d'encore modifier cette orientation par la suite. Dans Civilization VI, on peut passer de l'un à l'autre en un claquement de doigts. Ajoutez à cela un foisonnement de sous-doctrines tellement nombreuses qu'on finit par ne plus se rappeler laquelle fait quoi, et il devient quasi-impossible d'avoir une doctrine politique cohérente et stable.

 

D'autres soucis...

Le jeu propose différents niveaux de difficulté, depuis le ridiculement facile jusqu'au presque infaisable. Soyons honnêtes : de facile à normal, vous roulerez sur les autres empires sans vraiment de problèmes. Et dans les niveaux de difficulté supérieurs, ce sont eux qui vous rouleront dessus…

Mais de toute façon, quel que soit le niveau de difficulté, les fins de partie ont tendance à toutes se ressembler, peu importe la civilisation que vous jouez et le type de victoire que vous visez. À mesure que la partie avance, les caractéristiques uniques de chaque civilisation ont de moins en moins d'impact sur la manière de jouer et la stratégie à adopter, si bien que, une fois l'ère moderne atteinte, pratiquement toutes se jouent de la même manière. Une fois que vous avez découvert l'aviation et la fission nucléaire, plus grand chose ne peut vous arriver.

Si vous voyez ce que je veux dire…

Autre problème, qui n'est hélas pas unique à ce jeu : la tendance des studios à étendre autant qu'ils le peuvent la durée de vie de leurs produits avec des extensions, des DLC et autres contenus additionnels d'un intérêt et d'une qualité toujours décroissants à mesure qu'ils s'accumulent.

Civilization VI, désormais vieux de sept ans, dispose de deux DLC majeurs (Rise and Fall et Rising Storm) et de deux extensions mineures (Nouvelles Frontières et Dirigeants). Personnellement, je ne vous recommande que le DLC Rise and Fall, tout le reste (à part quelques civilisations de Nouvelles Frontières) étant totalement dispensable. Certains des nouveaux dirigeants ajoutés dans les dernières extensions ne sont que de honteux reskin de dirigeants déjà existants !

Vous pensiez vraiment qu'on ne le remarquerait pas ?

 

Conclusion

Malgré ses quelques défauts, Civilization VI reste un must pour les amateurs de jeux de stratégie, avec une ambiance colorée et dynamique, un gameplay addictif, des civilisations nombreuses et variées, de belles musiques et les invraisemblables et savoureux délires anachroniques qui font le sel de cette série de jeux. Choisissez la civilisation qui vous plait, et lancez-vous à la conquête du monde !

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