[Chronique] Onzième volume des comics anglais, par Cyril

Posté le 05/01/2019 à 18h30 par Etoile de Feu
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Vous pouvez trouver les anciennes chroniques de Cyril à cette endroit : https://leponeyblanc.fr/news/59/

 

Urban comics a malheureusement cessé la publication des comics My little Pony avec un cinquième volume allant jusqu'au numéro 42 de la série principale. Les micro-séries, consacrés à divers personnages de MLP avaient également été publiés dans les quatre premiers volumes. Restent donc la suite de la série principale ainsi que diverses séries annexes. Pour cela, malheureusement, il n'y a pas d'autre solution que de se les procurer dans leur langue originale.

 

Les comics en Version Originale (VO) sont disponibles sous plusieurs formats : de façon dématérialisée sur différents sites de vente en ligne. Ou en format papier, avec trois possibilités:

- les single, au format souple, contenant un chapitre - et aussi de la publicité pour l'éditeur ;

- les Trade Paper Back (TPB) qui regroupent plusieurs chapitres (5 dans le cas de ce volume) ainsi que des bonus, tels que les couvertures alternatives, avec un format semi-rigide ;  

- les omnibus, contenant davantage de numéros (une douzaine), avec un format plus petit et un papier de moins bonne qualité.

 

Pour se procurer ces volumes, vous pouvez les commander en ligne ou les acheter, pour ceux qui vivent dans les plus grandes agglomérations, dans les boutiques vendant des comics en VO.

 

L'anglais pratiqué est globalement assez simple, même si j'ai pris un dictionnaire pour comprendre certains mots. Mon niveau dans cette langue étant cependant assez moyen, des erreurs d'interprétation ne sont pas exclues et si vous en voyez, n'hésitez pas à les signaler dans vos commentaires.

 

Pour mes achats j'ai choisi les TPB, qui me semblent un bon rapport qualité-prix. Ce volume 11 de la série principale permet donc de commencer là où Urban s'était arrêté avec deux histoires : Ponies of dark water, de Thom Zahler et Tony Fleecs, et Election, de Tony Anderson  et Agnès Garbowska. Sans être des chefs-d'oeuvre, ces deux histoires nous offrent leurs lots d'aventure, d'humour et de références décalées.

 

Ponies of dark water est une aventure : nos six poneys, qui se sont baignées dans une source inconnue, sont devenues maléfiques, leurs qualités et leurs obsessions ayant été exacerbées et transformées de façon négative : Rainbow Dash (qui est au demeurant la moins utilisée dans cette histoire) ne pense qu'à faire des sonic rainboom ; le lien de Fluttershy avec les animaux la fait devenir une "écowarrior", voulant que la nature reprenne ses droits face à la civilisation et ayant un design très proche de Poison Ivy, l'ennemie de Batman.

 

 

Twilight veut monopoliser l'intelligence de tous les poneys et régner sur eux, puisqu'elle en a les capacités… Accessoirement leur puissance augmente aussi fortement, ce qui explique par exemple que Rarity ou Applejack puissent tenir tête à une adversaire normalement bien plus forte qu'elles. Face à ces nouvelles menaces, Celestia envoie sa sœur, laquelle a déjà l'expérience du basculement vers le côté obscur. La princesse Luna pourra également compter sur l'aide de Spike, des CMC et de Zecora.

 

Globalement, nous avons là une histoire agréable à suivre. On ressent de la tension devant la puissance et la transformation de nos héroïnes habituelles et les menaces qu'elles font peser  sur Equestria semblent réelles, même si leur transformation a aussi provoqué une faille que ne manquera pas de souligner Luna à la fin de l'histoire ("si vous six aviez été diaboliques et aviez travaillé ensemble, je ne doute pas que vous auriez été inarrêtables"). La lutte contre le Mane 6 est menée de façon maligne, même si Zecora fait encore une fois office de deus ex machina. Enfin, l'humour est bien présent, par exemple lors de cet échange dans le cadre d'un duel entre Luna et Rarity :

 

Il se montre même parfois assez grinçant lorsque Twilight fait étalage de sa supériorité intellectuelle à la fin de l'épisode. Même si tout est bien qui finit bien, on a donc une histoire à l'ambiance assez sombre, oppressante même à certains moments et qui a le mérite de nous présenter une situation, certes déjà vue dans d'autres comics (on pensera par exemple à la Terre 2 de DC, avec sa version maléfique de la Ligue de justice) mais bien racontée.

 

La deuxième histoire du volume, composée de deux chapitres, relève plus du registre de la comédie, mâtinée de politique. Ayant été publiée en 2016, on peut d'ailleurs se demander dans quelle mesure elle ne parodie pas les élections présidentielles américaines, avec Filthy Rich dans le rôle de Donald Trump.

 

A la suite d'un mini-séisme qui a détruit une aire de jeux pour enfants, ses administrés remettent en cause les compétences de Mayor Mare, ce qui provoque de nouvelles élections. A défaut d'un choix des dirigeants principaux, la démocratie fonctionne donc bien au niveau local à Equestria. Mais, Mayor Mare ayant jusque là fait l'unanimité, aucune élection n'avait eu lieu depuis des années, ce qui étonne Starlight – et lui vaut une excellente vacherie balancée l'air de rien par Spike, dans la lignée de certaines de ses réparties sarcastiques de la série animée :

 

 

Le déroulement de l'histoire est sans surprise, ce qui constitue son principal défaut : Filthy Rich remporte les élections grâce à des promesses démagogiques qu'il ne pourra tenir. Mais l'épisode comporte son lot de moments amusants, comme lorsqu'une certaine candidate secondaire a pour programme électoral « Plus de bancs » ou quand Starlight s'interroge gravement sur le nom de Mayor Mare (si elle n'est plus maire, comment faudra-t-il l'appeler ? Mayor est-il un prénom ou un titre?). On a également un moment touchant avec Diamond Tiara qui se confie à Applebloom sur sa relation avec son père ; moment d'autant plus appréciable qu'elle a été assez peu mise en valeur, dans la série animée comme dans les comics, depuis qu'elle s'est amendée :

 

 

Si ce comics ne restera pas dans les annales, il comporte tout de même quelques moments sympathiques qui le rend agréable à lire. Le volume se conclut par quelques couvertures alternatives, dont certaines d'ailleurs sans rapport avec ces deux histoires.

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