[Rétrospective comics] Miroir, mon Beau Miroir

Posté le 02/04/2020 à 17h00 par Acylius
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Bienvenue à toutes et à tous !

Poursuivons notre exploration des comics officiels de My Little Pony avec le troisième arc majeur de la série : Reflets (Reflections en anglais), également intitulé Miroir, mon Beau Miroir dans la traduction officielle. Il s'agit à nouveau d'une histoire en quatre parties, publiée entre mars et juin 2014.

 

PRÉAMBULE

Cette histoire est sortie en même temps que la saison 4 de la série. Cette fois, Twilight a des ailes et les autres l’appellent princesse, ces comics se situent donc avec certitude après la fin de la saison 3, mais aussi après le premier film Equestria Girls, qui est sorti en juillet 2013 (nous en reparlerons plus tard). Si vous faites partie de ceux qui ne considèrent pas Equestria Girls comme canon, vous risquez de grincer un peu des dents.

À la barre pour cet arc, nous retrouvons Katie Cook au scénario et Andy Price au dessin, duo auquel nous devions déjà Le Retour de la Reine Chrysalis, dont je vous ai parlé il y a quelques semaines. La mise en couleurs est toujours l'oeuvre de Heather Breckel, qui assurait déjà celle des arcs précédents.

Comme pour les arcs précédents également, la traduction officielle en français est l’œuvre de Sibylline Desmazières et la mise en lettres est assurée par Stephan Boschat. L'intégrale de cet arc est parue chez nous dans le troisième volume édité chez Urban Comics. En plus de Reflets, cette anthologie contient également quatre autres petites histoires en une ou deux parties, dont je ne vous parlerai pas ici, mais dont vous pouvez retrouver une petite critique dans la chronique que leur ont consacrée Cyril et Étoile de Feu.

Vous pouvez également consulter et télécharger chacune des quatre parties de cette histoire ici :

Penchons-nous maintenant sur le résumé de cette bien mystérieuse histoire…

 

RÉSUMÉ

C’est la panique à Canterlot. Cela fait une semaine que Célestia a disparu en traversant un étrange miroir et elle n'en est toujours pas ressortie. Luna décide de faire venir Twilight et sa bande afin d'éclaircir ce mystère et de découvrir où Célestia a bien pu passer.

Heureusement, voilà que Célestia ressort sous leurs yeux du miroir, mais dans quel état !

C’est le moment des explications. Célestia leur raconte que c'est Starswirl le Barbu (The Bearded en anglais), son mentor d'il y a des siècles, qui a jadis fabriqué ce miroir et que lui et elle s’en sont servi pendant des mois pour explorer des mondes parallèles, d’où ils ont ramené de nombreuses nouvelles choses à Equestria (notamment la pénicilline, le café et le chocolat).

Au cours de leurs explorations, ils ont découvert un monde très semblable à Equestria, mais où les méchants et les gentils sont inversés. Dans ce monde-là, Célestia est une méchante et le gentil monarque qui règne avec bonté sur Equestria, c'est Sombra !

Starswirl et Célestia sont ensuite souvent retournés dans le monde de Sombra, si bien que la princesse et le gentil roi ont fini par devenir bien plus que des amis...

Mais hélas, plus ils s'y rendaient, plus la frontière entre les mondes s'amincissait et plus les phénomènes étranges se multipliaient. Starswirl a vite compris que leurs voyages risquaient de provoquer une déchirure de l'espace-temps, et il a décidé qu'ils devaient cesser tout de suite, pour le la sécurité des habitants des deux mondes.

Mais Célestia ne l'entendait pas de cette oreille. Elle a continué à traverser le miroir en cachette pour rendre visite à son bien-aimé. Hélas, lors de son dernier voyage, elle s'est fait attaquer par son double maléfique. La méchante Célestia de l'autre monde a déclaré la guerre à Sombra et elle cherche aussi un moyen de s'emparer de leur monde à eux.

N'ayant pas la force de retourner se battre aux côtés de son bien aimé, c'est à Twilight et ses amies – et Spike – de traverser le miroir pour apporter les Éléments d'Harmonie au gentil Sombra afin de l'aider à vaincre les versions maléfiques de Célestia et Luna.

Un combat féroce s'engage alors, sur fond de mondes qui fusionnent et d'espace-temps qui s'écroule. Hélas, impossible de porter le moindre coup à la méchante Célestia sans que la vraie n'en souffre aussi. Sombra, pour sauver sa bien-aimée, se sacrifie alors, absorbant en lui la méchanceté de la Célestia et de la Luna de son monde.

L'équilibre rétabli, le lien entre les deux mondes se rompt pour de bon. Célestia, dévastée par le sacrifice de son gentil Sombra et condamnée à ne plus jamais le revoir, aura besoin de temps pour oublier son chagrin...

 

ANALYSE ET COMMENTAIRES

Une bien belle mais bien triste histoire, remplie de choix cornéliens, de sacrifices, de larmes... et d'amour.

Une histoire bien compliquée, aussi. Mieux vaut être attentif en lisant ces comics, car le scénario est sinueux et la moitié est racontée en flashbacks.

Le dessin d'Andy Price fait cependant merveille, avec de superbes doubles planches, notamment celle-ci, ou l'on découvre avec étonnement les versions gentilles des méchants de la série.

Cette histoire fait aussi la part belle à Twilight et ses doutes et interrogations sur son rôle en temps que princesse. Heureusement, elle trouvera encouragements et réconfort auprès du gentil Sombra, ainsi que dans le récit des aventures de Célestia et Starwirl.

Par contre, cette fois, on n’y coupera pas : il va falloir parler d’Equestria Girls.

Il est clairement expliqué dans ces comics que le miroir qu’empruntent nos héros est un prototype construit par Starswirl, et il est suggéré que c’est aussi lui qui a ensuite construit celui qui mène au monde de Canterlot High (qui d’ailleurs ne serait que le mark 7, ce qui laisse penser qu'il a pu exister d'autres miroirs encore).

Bizarrement, ce « prototype » a l’air plus avancé que le miroir d’Equestria Girls, puisqu’on peut s’en servir quand on veut et qu’il peut s’ouvrir sur plusieurs mondes parallèles, alors que celui qui mène à Canterlot High ne conduit que là et ne s’ouvre que toutes les 30 lunes.

Cependant, il y a un gros souci avec ces voyages entre les mondes. Lorsque Célestia et Starswirl ont commencé à se rendre dans le monde du gentil Sombra (flèche jaune), c'était il y a des siècles. Cependant, quand Twilight s'y rend à son tour (flèche mauve), il ne semble s'être écoulé que quelques années chez Sombra, alors qu'environ un millénaire s'est écoulé dans le monde normal !


Ça ne peut pas être comme dans Narnia, où le temps s’écoule environ mille fois plus vite à Narnia que dans le vrai monde, puisque, pendant la période où Célestia et Starswirl exploraient l’autre monde à deux, le temps s’écoulait à la même vitesse dans les deux mondes. Soit le temps dans le monde de Sombra s’écoule en accordéon, soit il y a un problème quelque part…

Autre point qui mérite d’être noté : le Starswirl de ces comics est très différent de celui découvert trois ans plus tard dans la saison 7 de la série. Celui des comics a l’air plus âgé que celui de la série, mais il est surtout beaucoup plus sympathique. Blagueur, rieur, jamais hautain, c’est un papy marrant et complice avec lequel on a envie de partir à l’aventure. À côté, celui de la série a l’air froid, méprisant et sévère. Personnellement, j’ai tout de suite su quelle version je préférais.

 

CANON OU PAS CANON ?

C’est ici que ça devient compliqué…

Déjà, il y a clairement un problème de chronologie dans ces comics. Selon la chronologie couramment admise dans la série depuis la fin de la saison 7, les choses se sont passées dans cet ordre :

  1. Célestia et Luna deviennent princesses, sous la supervision de Starswirl
  2. Starswirl et les autres Piliers disparaissent dans les limbes
  3. Célestia et Luna découvrent les Éléments
  4. Célestia et Luna utilisent les Éléments pour changer Discord en pierre
  5. Luna devient Nightmare Moon et est bannie sur la Lune

Or, d’après ces comics, Starswirl était encore présent après que Luna ait été bannie !

Cependant, à l’époque à laquelle ces comics sont parus, on ne savait encore presque rien de Starswirl et on ignorait complètement quand il avait disparu. Ces comics ne sont donc plus canon maintenant, mais ils ont pu l’être à l’époque de leur parution.

L’autre souci, c’est que ces comics font explicitement mention du miroir d’Equestria Girls et de Sunset Shimmer. Autant on peut, à quelques infimes détails près, considérer qu’Equestria Girls est un spin off indépendant de la série, autant ici ça devient impossible. Considérer cette histoire comme canon implique donc de considérer qu’Equestria Girls – ou du moins le premier film – l’est aussi. Là, c’est à chacun de décider…

 

CLINS D’ŒIL ET RÉFÉRENCES

Comme dans Le Retour de la Reine Chrysalis, Andy Price et Katie Cook ont bourré cette histoire de petites références rigolotes, surtout quand Célestia et Starswirl explorent les premiers mondes parallèles.

Le pauvre Spike en prend aussi pour sa pomme, à toujours corriger « nous sept ! » quand les autres désignent Twilight et ses amies comme « vous six ».

En bonus à la fin de la première partie, il y a aussi une mini BD rigolote sur comment Starswirl a trouvé son fameux chapeau (voir la version qui se trouve sur la New Lunar Republic).

 

CONCLUSION

Une excellente histoire, à la fois triste et belle, forcément non canonique, mais que je vous recommande malgré tout vivement.

Je vous retrouve dans quelques semaines pour explorer ensemble une nouvelle histoire.

À bientôt !

 

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